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Posturra

Les capteurs

Posturra : les différents capteurs posturaux

Toutes les informations sensorielles sont prises par ce qu’on appelle des capteurs.

Ces capteurs sont les pieds, les yeux, l’oreille interne, les mâchoires, et la proprioception.

Toutes ces informations vont remonter au centre nerveux.

Pour approfondir  et comprendre l’influence de chaque capteur, cliquez sur les icônes correspondantes :

Le capteur podal

Nous parlons ici principalement de la plante des pieds. Cette dernière a une très grande sensibilité, elle peut différencier des variations de 5 microns (plus fin qu’un cheveu) et va donner au système nerveux central des informations sur l’état du sol.

Physiologiquement, la plante des pieds est constituée d’une voûte plantaire. Le pied va s’appuyer au sol sur son talon, sa partie externe, la base des orteils et les orteils. Cet appui physiologique est la référence. Tout changement d’appui, comme un pied plat ou creux, va fausser l’information qui est envoyée au système nerveux central. Le système nerveux central reçoit donc une mauvaise information sensitive.

Observons le pied, d’un point de vue articulaire (la cheville), dans une représentation mécanique du corps.

Nous remarquons que le pied est un point pivot de la posture. Toute dysfonction de ce pont pivot aura une conséquence sur l’ensemble de la posture.

Voir : Interdépendance des capteurs et notion de double pendule fractal

Le capteur oculaire

Au niveau de l’œil, il existe deux structures qui jouent un rôle dans le système postural : la rétine et les muscles oculomoteurs, qui donnent des informations au système nerveux central. Nous allons expliquer comment chacun fonctionne.

  • La rétine

L’information visuelle est transformée grâce aux cellules de la rétine appelées photorécepteur en message nerveux qui pourra être transmis et interprété par le système nerveux. Le système nerveux interprètera la variation de l’image dans l’espace et donc donner l’information de mouvement.

Toute dysfonction de l’œil va créer une mauvaise image et perturber le traitement par le cerveau.

  • Les muscles oculomoteurs (muscles des yeux)

Dans ces muscles-là (comme d’ailleurs dans tous les muscles), il existe des capteurs sensibles à l’étirement des fibres musculaires qui permettent de donner l’information de la direction du regard au système nerveux. Ce système est appelé Inflow.

De même, ces capteurs par le biais de voies neurologiques vont avoir une influence sur les muscles de la colonne vertébrale. Donc, tous problèmes sur les muscles des yeux vont perturber la posture toute entière.

  • Le système nerveux central

La zone du cortex qui contrôle le mouvement oculaire va créer une copie des ordres envoyés aux muscles des yeux et ainsi connaître la position des yeux dans l’orbite. Ce système est appelé Outflow.

Les systèmes inflow et outflow ont longtemps été opposés dans l’histoire de la posturologie. C’est, en effet, depuis peu seulement, que nous savons que les deux systèmes coexistent. L’utilisation concomitante de ces deux modes permet au système nerveux central de comparer les deux informations et ainsi en déduire si l’orientation du regard est conforme à l’ordre original ou si une correction est nécessaire.

Le capteur vestibulaire

Ce système vestibulaire est un accéléromètre, c’est-à-dire qu’il ne mesure qu’une variation de vitesse. Il faut donc qu’il y ait un mouvement pour que ce capteur soit activé. Il ne rentre pas en jeu dans la posture statique.

Le capteur vestibulaire a longtemps été considéré comme le capteur majeur de la posture et de l’équilibre.

Le capteur vestibulaire a deux rôles :

  • Coordination des mouvements des yeux et de la tête.
  • Référentiel de la verticale : replace la tête en position droite par rapport à la gravité.

Le capteur mandibulaire

Il y a aussi le capteur mandibulaire. Nous parlons ici de la cavité buccale dans son ensemble : dents, langue et les ATM (Articulations Temporo Mandibulaire = articulation entre la mandibule et le crâne).

Ce trio est très complexe : d’une part à cause de l’influence que chaque partie a les unes sur les autres, d’autre part à cause de l’influence de l’ATM sur la boite crânienne elle-même et vice-versa, et enfin, de part l’influence réciproque de l’ATM sur les autres capteurs crâniens (capteurs vestibulaire et oculaire).

L’occlusion est la façon dont les dents de la mâchoire supérieure s’imbriquent avec les dents de la mâchoire inférieure. Cette occlusion doit être positionnée de sorte que les articulations ATM restent symétriques.

En effet, les récepteurs situés dans les ATM, vont par l’intermédiaire du nerf trijumeau (voir schéma) avoir une influence sur les autres capteurs et sur les muscles cervicaux. Toutes asymétries des mâchoires vont donc perturber le système postural.

Ces asymétries peuvent être causées par un problème de dents (mauvais placement, absence), un problème de langue (mauvaise position, mauvaise déglutition) ou un problème mécanique (limitation de la mobilité crânienne, arthrose des ATM…).

En fait, les ATM participent avec les autres capteurs crâniens à la prise d’informations sur la verticalité de la tête, et c’est le nerf trijumeau qui établit le lien entre ces trois capteurs.

Le capteur proprioceptif

La proprioception est la capacité d’informer en permanence le système nerveux central de l’angulation de chaque articulation.

Ce sont des capteurs présents dans les tendons, les ligaments, les muscles, les capsules articulaires qui sont sensibles à l’étirement et donc à la position de l’articulation.

Cette information permet le réflexe myotatique qui est la base de la boucle courte (voir plus bas) et remonte aussi jusqu’au centre nerveux supérieure (participation à la boucle longue).

Interdépendance des capteurs et
notion de double pendule fractal

Beaucoup d’études démontrent l’interaction entre tous les capteurs. Cette interdépendance peut être schématisée par deux doubles pendules inversés.

Un des doubles pendules représente le crâne et l’autre le reste du corps.

Sur le double pendule crânien, le centre représente « l’articulation » de la base du crâne (la synchondrose sphéno-basilaire notée SB). S’articulent autour tous les capteurs crâniens (les yeux, le vestibule, l’appareil manducateur)

C’est la charnière C0-C1-C2 qui réalise le lien entre les deux doubles pendules.

Le double pendule inférieur comporte deux points pivots qui correspondent en haut à la base du crâne et en bas, aux pieds.

L’être humain est en équilibre sur ces deux points pivots. En effet le corps est suspendu au crâne par différents tissus (fascias, muscles, ligaments) et est en équilibre sur ces pieds.

En regardant ce schéma, nous pouvons facilement penser que les influences entre les différentes structures ne sont que biomécaniques mais nous ne devons pas oublier qu’avant tout, le lien entre toutes les structures est neurologique.

Nous comprenons donc bien que toute dysfonction sur un de ces deux points pivots ou capteur aura une conséquence sur l’ensemble de la structure, sur l’ensemble donc de la posture.